Certains le savent déjà, d’autres l’auront lu (ou le liront) dans la rubrique Qui? : aux yeux de ce beau et grand pays (yé mes Rocheuses), je suis métisse. Ça me vient de ma mère. Ou plutôt de son père. Mon grand-père Hector, en plus d’avoir été une star de la diplomatie canadienne (j’y reviendrai), était également fier descendant direct et parent de plusieurs noms de notre histoire. Marie-Anne Lagimodière (née Gaboury), entre autres, première femme de descendance européenne à voyager et à coloniser l’Ouest canadien. Et nécessairement Louis Riel donc, petit-fils de cette dernière, chef du peuple métis dans les Prairies, fondateur du Manitoba et dirigeant de deux mouvements de résistance contre le gouvernement canadien dans le but de protéger les droits et la culture des Métis.
(Aparté : Là, vous venez de lire le dernier paragraphe et vous vous dites : « Ah! C’est de là que ça lui vient! »)
(Réponse à l’aparté : Oui, notamment. Et je vous invite à lire l’histoire de Riel. Beaucoup trop l’ont oubliée.)
Qui dit métis donc, dit peuple autochtone. Et un des peuples dont je descends, les Pikunis, était nomade et subsistait principalement de la chasse au bison.
Nomade. C’est justement le mot qui a refait surface ce matin alors que je m’envolais pour Toronto. Ce sentiment familier de vouloir partir (longtemps) pour ne pas revenir.
Faut pas s’en faire, ça m’arrive souvent. C’est même plutôt cyclique chez moi.
Tu t’improvises psy à 5 cents et tu me diras que c’est parce que je veux fuir la/ma réalité, mais que peu importe où j’irai, cette réalité me rattrapera? Bla bla, ouais ouais. Hashtag whatever. You sound like a broken record. (Quoique dans l’échelle de vitesses de l’Univers et du karma, est-ce que Réalité > Avion? Et si le Concorde volait encore? Je suis sûre que Concorde > Réalité! Beat that! Mais je m’égare…)
J’ai déjà cru que mon semblant de nomadisme était dû à un pseudo lien ésotérico-génétique que m’auraient légués mes ancêtres pikunis. L’appel du bison quoi. Puis j’ai vieilli, j’ai voyagé pour vrai et j’ai compris que dans le fond c’était l’habituel et populaire Aller-chez-le-voisin-voir-s’y-on-y-est-et-constater-que-l’herbe-n’y-est-pas-plus-verte. Mais oui, l’idée refait parfois surface, comme ça, un matin de printemps ensoleillé entre Montréal et Toronto. Mon côté romantique en pleine action (ou en plein vol).
Ce matin par contre, portée par les résultats de la récente élection, j’en suis arrivée à une nouvelle conclusion. Le Québec et moi sommes un vieux couple. Il m’énerve. Profondément. Mais je ne lui offre pas tout mon soutien comme avant non plus. Je suis bien chez lui, mais j’ai besoin d’aller voir ailleurs périodiquement pour m’en convaincre. Je cherche donc à m’envoyer en l’air (!) pour me convaincre qu’il n’est plus à la hauteur. Mais je reviens toujours en me disant que j’ai encore besoin de lui.
Bref, I’m in a relationship with Québec and it’s complicated.
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