Un an de pandémie (ou presque)! Je me suis dit que ça méritait une petite rafale décousue. Je donne dans la saveur un peu plus culturelle et un peu moins futile, cette fois-ci. Ça m’arrive, oui.
Depuis le semi-déconfinement annoncé par Papa François, je donne dans la visite de musées et autres établissements du genre. Jusqu’ici, ça a donné le Musée McCord (l’expo Dior et aussi celle de Chapleau), le Biodôme (allô, je n’y étais jamais allée) et le Musée des Beaux-arts de Montréal (l’expo de Riopelle, oui, mais aussi Manuel Matthieu et Grafik). La semaine prochaine, ce sera le Musée d’art contemporain.
Mes constats pandémiques : les gens sont généralement délinquants et respectent peu les « bulles » de deux mètres et les flèches au sol. Bon, on le savait déjà en regardant ce qui se passe dans les épiceries, mais c’est quand même décourageant. En même temps, on en a tous marre d’être encabanés, je peux comprendre. Je fais preuve d’empathie à coup de deux masques au visage et de soupirs d’exaspération (qui ne sont pas entendus, bicoze, ben, deux masques sur le visage). Cela dit, de mon côté, pandémie ou pas, rien n’a changé : les foules, ark, et la proximité des gens, re-ark. J’étais déjà un peu sauvage de nature avant Miss Covid, faudra que je me resocialise un tantinet, donc.
Mes constats culturels rapides : l’expo Dior était magnifique, mais pas très longue. (En prime avec le billet, l’expo sur l’œuvre de Chapleau, dans la salle tout juste à côté. Excellente!) Le Biodôme : je suis retournée en enfance. Je couinais ma vie devant toutes les bêtes à poil et autres bestioles, grandes ou petites, et je parlais à tout ce beau monde. J’ai eu beaucoup trop de plaisir. J’y retournerai assurément, oui. J’ai aussi vu de loin les fameux paresseux, perchés dans un arbre en train de somnoler (évidemment). Un mot pour Riopelle au MBAM : wow. Et quel bonheur d’avoir pu visiter aussi l’expo permanente d’art contemporain. Je suis aussi retournée en enfance, mais parce que je me suis rappelé mes premières visites, avec Paternel, dans ces grandes salles à l’atmosphère feutrée. J’ai commencé à aimer l’art contemporain très jeune. Tout ça m’a donné l’impression de revivre ce premier contact avec ce mode d’expression. Bref, retournez au musée si vous le pouvez. Ça fait un bien immense aux yeux et à l’âme.
Trois visites, bientôt quatre, qui me confirment une chose : je ne pourrais pas ne pas habiter en ville. Comme bien d’autres, j’ai fantasmé sur l’idée de m’exiler dans plus vaste, plus nature(l) et plus loin, mais c’est en retournant dans ces endroits — malgré le trop-plein de monde et leur proximité — que j’ai compris que je ne pouvais pas m’en éloigner. J’ai besoin de culture à proximité et, idéalement, en personne. Vivement la réouverture des salles de spectacles et de musique! D’ailleurs, en attendant de pouvoir retourner à la Maison symphonique, j’ai acheté le forfait Nagano de l’OSM. Comme j’aurai épuisé en partie les ressources muséales, mars sera sous le thème musical.
Sinon, ben, on continue de s’occuper comme on le peut, même après un an! Comme vous, j’imagine. La deuxième vague, que l’on espère seconde uniquement, en aura été une de renouveau et de reprise de contact avec mon moi fondamental. Comme vous, j’imagine (je vous le souhaite). J’ai ressorti crayons, pastels et pinceaux — tranquillement, hein, pour ne pas me décourager —, j’ai regarni mes listes d’écoute de balados — qui m’accompagnent dans mes petites courses matinales — et j’ai repris un réel goût à la lecture, même si ma concentration et mon attention déficientes (merci TDAH) ne me permettent pas de lire longtemps ou beaucoup. Petit train va loin quand même.
En fait, petit train va plus loin qu’on ne le pense. Il y a quelques jours, je me suis donné comme projet de consigner mes lectures de la dernière année et ma liste de livres à lire, histoire de voir ce qu’il en était réellement. Je lis essentiellement des livres numériques que j’emprunte à la Grande bibliothèque via pretnumerique pour le volet francophone ou OverDrive pour le volet anglophone, mais encore parfois aussi des livres papier (achetés ou empruntés à des ami.es. ou à la biblio). J’ai des listes de souhait sur ces deux plateformes numériques, en plus de celles sur le site de Kobo, le fournisseur de ma liseuse, et sur leslibraires. J’en tiens une aussi « à la mitaine » — lire Google Keep — en plus de tout ça. Ça faisait beaucoup trop de listes éparpillées pour l’archiviste en moi. J’ai donc évidemment poussé la note plus loin : je me suis créé une petite base de données dans AirTable avec l’info que je jugeais essentielle. Titre et nom de l’auteur, oui, mais aussi image de la couverture, langue, résumé et appréciation personnelle (sur cinq étoiles). À cela j’ai ajouté les options acheté ou emprunté, l’année de lecture, le format (numérique ou papier) et, si numérique, dans quelle liste de souhait le titre se trouve. La beauté et la puissance d’AirTable font que j’ai désormais des données filtrées et filtrables par année(s), lectures à faire ou terminées, par langue, par emplacement, par format et plusieurs combinaisons (croisées) de tout ça. J’ai même une vue en « galerie » pour pouvoir retrouver les titres en fonction des images de couverture, comme dans un vrai catalogue en ligne. J’ai loin d’avoir terminé, mais ça avance bien. Comme dirait Cousin Clément, AirTable, c’est fort en tabarouette.
Ah! Tout ça pour vous dire que j’ai lu 24 livres en 2020, soit environ deux par mois. Ben, pour une fille qui dit ne pas pouvoir se concentrer, je trouve ça pas mal. Assez contente du constat et de mon nouvel outil! Quand j’aurai terminé de peaufiner mon catalogue, je partagerai mes lectures ici. (Oui, je sais que GoodReads offre un outil plus puissant, mais j’essaie le moins possible d’alimenter le monstre Amazon. Question de principe.)
Je retourne donc à ce petit projet — qui me fait tomber dans l’hyperfocus le plus total, ergo j’adore ça — tout en écoutant Cerno, un de mes balados du moment. Demain, pour ma trotte motivée, j’écouterai la nouvelle playlist de marche de The Atlantic. (Vous saviez qu’ils proposaient des listes de lecture? Pas moi. Agréablement surprise, je suis.)
Bon premier anniversaire à vous tous et toutes! Soyez bons. Soyez prudents. (Et allez au musée!)
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