Ce titre des années 1980 est probablement l’un de mes préférés. Une chanson interprétée en français par un groupe anglophone montréalais. Une autre époque, quoi. (1982 pour être plus précise.)
Cité Phospore, City of Light, car oui, elle avait aussi une version en anglais. La Ville lumière. Paris.
J’ai beaucoup de souvenirs de la France et de Paris qui me reviennent depuis quelque temps. Pourquoi, je ne sais pas trop. Ma mère probablement.
Paris qui pour moi n’évoque pas nécessairement la lumière, mais beaucoup d’autres choses. Des sons qui se transforment en odeurs, mais aussi des bruits spécifiques. Paris a pour moi sa propre signature sensorielle. Les Mobylettes, le diésel, les klaxons, le SAMU, le gravier, la caissière du tabac, le pain, le bruit de la monnaie sur le zinc, les Gitanes…
Le phénomène des faux souvenirs ou de la mémoire déformée s’applique très certainement aux fils d’événements que notre cerveau décide de conserver et de nous resservir (imparfaitement) par la suite, au fil de nos affects et biais, mais à bien y penser, nos vrais souvenirs sont en fait sensoriels, réminiscences fugaces de notre passé et de ce qui nous a marqués. Les miens le sont en tout cas.
Mon cerveau ne pense pas en événements linéaires, de toute façon. Je blague souvent en disant que je n’ai pas de souvenirs, mais en fait, c’est faux. Je n’ai pas de souvenirs linéaires. J’ai des milliers de souvenirs en grappes ou en mind map. Des cartes tridimensionnelles en arborescences qui, dans mon cas, contiennent parfois des images et des visages, oui, mais le plus souvent des évocations, des madeleines de Proust, des sons, des goûts, des impressions, des émotions, voire des proprioceptions. Je ne suis certainement pas la seule.
C’est ma Jolie phrase (parfumée) de la semaine qui m’a fait (re)prendre conscience de tout cela : de ma mémoire en arborescence, oui, mais aussi de la signature sensorielle des villes. Et j’ai trouvé l’idée charmante : pourquoi ne pas consigner — en au plus cinq qualificatifs — cette signature pour les villes que j’ai visitées dans ma courte vie de voyageuse? MA signature sensorielle, évidemment. La beauté de cet exercice étant que chacun d’entre nous aura un signature spécifique à partager (si jamais l’idée vous prenait de commenter mes futurs billets sur le sujet).
Je suis loin d’être une globe-trotter, mais j’ai tout de même quelques endroits à mon actif.
Paris donc : Mobylettes, diésel, klaxons, SAMU, pain.
Je vous propose deux endroits aux antipodes pour la semaine prochaine : Haïti et Tromsø. D’ici là, faites-moi part de vos signatures, si vous vous sentez inspirés…
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