Je délaisse temporairement mes chroniques sensorielles pour retourner à mes décousus en rafale, que j’ai décidé de rebaptiser, le temps de passer la troisième vague. En plus, ça faisait quelque temps que je n’avais pas visité la formule : j’ai accumulé plusieurs constats très existentiels depuis (merci de bien saisir le sarcasme ici).

Bienvenue, donc, à mon tourbillon disparate du moment.

Chat

Je ne suis pas la première à le dire, et y a pas à dire, nos compagnons poilus nous servent de baume pendant cette pandémie. Bon, il a fallu un peu d’adaptation, en première vague, à la vieille bête poilue chez qui j’habite — madame ne supportait pas trop ma présence 24 h sur 24, au début —, mais nous en sommes arrivées à une belle cohabitation. Le nouvel appartement y joue pour beaucoup : plus de lumière, un balcon sur lequel elle peut se prélasser sans se faire attaquer par tous les chats de ruelle du quartier et, surtout, une pièce fermée qui donne à ma colocataire la possibilité de m’ignorer royalement quand elle le souhaite, c’est-à-dire toute la journée. Tu sais d’ailleurs que ton chat est vieux, que tu habites depuis très longtemps avec lui et qu’il maîtrise justement l’art de t’ignorer quand tu arrives à faire tes séances de sport et de yoga sans te faire déranger et sans que le tapis, les poids et les élastiques ne suscitent de réaction de sa part. Royalement, je vous dis. Et en se vautrant tout aussi royalement sur le couvre-lit.

(Je veux être un chat d’intérieur dans ma prochaine vie.)

Royaume-Uni

Je n’ai jamais été une adepte des achats en ligne, mais force est d’admettre que la COVID m’a un peu forcée à revoir mes habitudes d’achat. Comme plusieurs (pour ne pas dire tout le monde), oui. On me tapera sur les doigts, mais j’ai récemment élargi mes horizons d’achat pour aller voir ce qui se passait du côté des boutiques londoniennes. Why not. Si on me connaît un peu, on sait que je suis une anglophile finie. (Dans le sens propre du terme, hein. N’incluez pas les États-Unis, ici.) Et si on me connaît un peu (plus), on sait aussi que je suis ce qu’on appelle une amateur royal watcher. (Depuis très longtemps, hein. Je l’assume en public depuis peu, mais ça date de 1981.) J’ai donc décidé d’assouvir — virtuellement — mes deux fantasmes de retourner à Londres ET de me préparer pour le Royal Meeting (qui a lieu en juin) au fameux hippodrome d’Ascot en me magasinant quelques articles chez L.K. Bennett. Une magnifique robe et un superbe chemisier plus tard et je suis prête! On s’entend que je n’irai probablement jamais aux courses à Ascot (encore moins au Royal Meeting), mais j’espère bien retourner à Londres, oui. Je sais ce que je porterai pour le voyage.

(J’ai hâte de pouvoir recommencer à voyager.)

Voyages, virées, vaccin

Qui dit voyage, et avec la vaccination qui a commencé (enfin), dit éventuel passeport vaccinal. J’en parlais justement l’autre jour avec deux amis et je le dirai tout de suite : je suis pour. Comme je suis en faveur de la vaccination obligatoire. Soyez outrés, déchirez votre chemise, essayez de me faire entendre raison (en fait, non, n’essayez pas, je ne changerai pas d’avis), mais je suis pour. Mes deux amis, qui ne se connaissent pas l’un l’autre, sont du même avis. L’un d’eux m’a même dit envisager de refuser de fréquenter certaines personnes — en personne — si elles refusent de se faire vacciner. En ben, je le dirai tout de suite (part deux) : j’aime l’idée et [je vous laisse deviner]. Je fais donc mon énième coming out vaccinal ici : pas de vaccin, pas de bibi.

(Je travaille depuis quelque temps à établir mes limites : en voici une première.)

Médicaments

Parlant vaccins/traitements, j’ai finalement décidé d’entreprendre la médication pour les symptômes liés à mon TDHA. C’est une assez grosse décision et je pourrais en parler longuement… ou pas. J’ai décidé de vivre la gestion de ma double exceptionnalité en privé et entourée de mes semblables (les réseaux sociaux et les différents groupes spécifiques en ligne ont cela de bon). C’est tout. Mais à suivre, si jamais ça me fait vivre des moments cocasses — sûrement — ou bizarres (qu’on espère plus positifs que le contraire).

(Je partagerai les moments cocasses et drôles : il n’y a pas meilleure thérapie que la thérapie par le rire, après tout.)

Atchoum caca

TDAH ou pas, une chose est certaine, il y aura aussi prise de médicaments pour mes allergies qui ont fait un retour en force aujourd’hui. Je m’inquiétais ce matin de mon nez qui coulait et de cette petite démangeaison qui me titillait le fond de la gorge… pour finalement me rendre compte que ce n’était pas Sieur Coronavirus qui me tarabustait, non, mais bien mon propre système immunitaire, fort compétent de sa personne, qui répondait aux allergènes ambiants. L’indice olfactivement puissant qui m’a rapidement fait comprendre cela? La douce odeur de l’épandage de lisier qui s’est faufilée des couronnes environnantes jusqu’aux racoins populaires de Rosemont. Peu de chance que j’aie la COVID si j’arrive à sentir ça, avec mon masque, un dimanche matin. (Je m’ennuyais presque de mon anosmie haïtienne.)

(Le lisier, ce nouvel indicateur de la COVID?)

Sur ce, une belle semaine à toutes et tous. Et faites-vous vacciner.